Traces de voyages …

Note : nous rentrons en France aujourd’hui 27/02, et je peux enfin me reconnecter à Internet dans un aéroport. Je publie ce billet avec quelques jours de retard et je mettrai en ligne dans les jours à venir les derniers articles.

Une ville énorme, des gens très sympas

Un vol de la TAM nous a emmenés le 13/02 en 1h20 de Curitiba à Sao Paulo. Gilles, avec qui j’ai travaillé en Grèce il y a fort longtemps, nous accueille à l’aéroport de Garulhos. La circulation est assez fluide pour aller jusque chez lui, dans cette agglomération gigantesque de 17M d’habitants. Nous avons la chance d’avoir atterri à une heure où les bouchons ne se sont pas encore formés. Sao Paolo : carte Pendant 2 jours, Gilles et Lucilia, sa femme, nous montrent ou nous expliquent comment on vit dans cette gigantesque capitale économique du Brésil : les transports, le coût de la vie, les loisirs. Une caractéristique des Brésiliens est leur amabilité : que ce soit dans les petites villes ou à Sao Paulo, nous avons vu beaucoup moins de conducteurs agressifs qu’en France. Les commerçants et les serveurs ont pratiquement toujours été aimables, les gens dans la rue à qui on veut demander un renseignement sont souriants, a priori. Ici les gens « semblent » heureux de vivre, n’ont pas peur des autres… Et pourtant, le bonheur n’est certainement pas facile pour tous : le niveau de vie de la majorité de la population est bas.

D’énormes disparités sociales au Brésil

On distingue 5 classes au Brésil :
  • Les E, très pauvres vivent dans les favelas
  • les D, vivent pour certains aussi en favela. Ont des petits boulots ou des boulots mal rémunérés
  • les C, classe moyenne basse. Parfois endettée, a souvent du mal a finir les fins de mois
  • les B, c´est la classe moyenne haute, un peu l’équivalent des classes moyennes en France
  • les A : les « riches », qui possèdent leur maison et une ou deux voitures, qui peuvent acheter un appartement ou une maison en bord de mer, qui mettent leurs enfants en école privée, et qui peuvent voyager à l’étranger sans difficulté
    • on parle aussi des AA : ceux qui sont vraiment très riches, qui possèdent les fazendas, les entreprises prospères, ont parfois leur avion privé ou leur hélicoptère (ou les deux)
12{b8268332b6c6f513f9f5d72529a95746012c1f0c67fa10b71b49b92858ff3a12} des familles pouvaient avoir de 1 à 2 employés de maison, que 1{b8268332b6c6f513f9f5d72529a95746012c1f0c67fa10b71b49b92858ff3a12} pouvaient en employer 20 ou davantage, mais que 87{b8268332b6c6f513f9f5d72529a95746012c1f0c67fa10b71b49b92858ff3a12} ne pouvaient en employer aucun. Ceci révèle l’existence de fossés entre les classes (haute, moyenne et basse) liés aux différences entre le monde du travail et monde de la propriété. Source : www.alterinfos.org Les 10{b8268332b6c6f513f9f5d72529a95746012c1f0c67fa10b71b49b92858ff3a12} les plus riches disposent de 48{b8268332b6c6f513f9f5d72529a95746012c1f0c67fa10b71b49b92858ff3a12} de la richesse du pays. Mais un tiers des Brésiliens vivent en dessous du seuil de pauvreté (c’est-à-dire avec moins de 1 à 2 dollars par jour), ce sont surtout des amérindiens et des noirs. Source : fr.vikidia.org/wiki/Population_du_Bresil

Sécurité ?

Question sécurité, le Guide du Routard conseille de faire attention aux sorties nocturnes dans certains quartiers des grandes villes et d’éviter d’entrer dans les favelas. La réputation du Brésil est mauvaise : 50 mille meurtres par an… Nous ne nous sommes pourtant jamais sentis en insécurité. Il est vrai que nous ne sommes pas entrés dans des favelas et que nous étions avec des amis brésiliens quand nous nous sommes baladés le soir à Sao Paulo et à Salvador de Bahia. Nous avons aussi préféré éviter de trimballer un sac à main ou un petit sac à dos en ville. Les poches d’un jean sont bien suffisantes pour garder un smartphone, quelques billets et une carte de crédit.

Visite de Sao Paulo

Avec Gilles, guide émérite, nous avons parcouru le centre historique de Sao Paulo, nous avons visité la pinacothèque, découvert en voiture les quartiers chics où les barons du café avaient construit à l’époque de grandioses maisons à colonnes d’inspiration nord-américaine. Il ne reste plus grand-chose des bâtiments historiques et de ces palaces anciens. théâtre de Sao Paulo L’économie brésilienne était encore naguère en très forte progression, la ville avait besoin d’espace, et les éléments de patrimoine, comme la réflexion urbanistique semble-t-il, ont fait les frais de la fringale vorace des nouveaux très riches et des multinationales. Les anciens palais ont été rasés, qu’ils aient été classés ou non, pour laisser la place à des sièges sociaux, à des cliniques de chirurgie esthétique ou aux points de vente luxueux de Ferrari, Porsche et consort. Sao Paulo est cependant une ville assez passionnante et étonnante. Cela vient certainement des Paulistas eux-mêmes !
hévéa géant
un « arbre place »
Sao Paulo, centre historique
dans le centre historique de Sao Paulo
Sao Paulo, centre historique
Dans le centre historique de Sao Paulo
Sao Paulo, centre historique
Place, dans le centre historique
On nous a plusieurs fois expliqué que les brésiliens n’avaient pas une conscience très nette sur l’importance de leur patrimoine culturel et que les destructions des bâtiments anciens se déroulaient dans une relative indifférence. De plus, la loi brésilienne semble avoir un poids relatif face aux milliards des très riches et aux dents très longues des entreprises multinationales qui convoient le marché émergent brésilien. Les entreprises françaises ne sont pas en reste, et les rumeurs ou les procès sont aussi accrochés aux basques de Renault, Alsthom, etc. etc. concernant leurs méthodes pour s’emparer de terrains jusque-là déclarés inconstructibles.
Des tours classiques du quartier des grandes banques
Des tours classiques du quartier des grandes banques
Nous vivons un très gros orage l’après-midi où nous visitons la Pinacothèque. En quelques minutes, les rues se transforment en ruisseaux, tous les creux deviennent des mares, et la ville devient un « chaos » (c’est le mot brésilien). Les embouteillages bloquent certains quartiers. Ce jour-là, des gens seront emportés par les eaux qui dévalent les voies de quartiers mal drainés. Gilles connait très bien Sao Paulo, il nous extrait rapidement du quartier de la gare et nous ne voyons que les embouteillages, mais à la télé, le soir, les infos sont assez terribles. Il pleuvra jusqu’au lendemain matin.

L’école Grão de chão

Nous irons le lendemain découvrir l’école de Lucilia. L’école « Grão de chão » est une école maternelle innovante, que Lucilia et quelques associées ont créée il y a quelques années. Le succès de cette école est remarquable et elle présentera d’ailleurs à l’université de Campinhas une thèse en pédaogie, centrée sur cette école, le jour de notre départ du Brésil (le 26/02). L’école Grão de chão L’école Grão de chão est une école privée qui accueille des enfants de 1 an à 6 ans. Les instituteurs(trices) et assistantes maternelles sont nombreuses et les enfants très bien entourés. La particularité de l’école est que les enfants apprennent en jouant et en pratiquant des activités créatrices, ludiques et physiques. Lucilia nous explique que le concept pédagogique est assez proche de celui des écoles Montessori et que l’objectif principal est de faire en sorte que les enfants apprennent l’autonomie, apprennent à penser par eux-mêmes et apprennent à vivre avec d’autres. Les groupes d’enfants sont peu nombreux (6 ou 7 enfants pour les plus âgés). Les plus grands participent à des activités avec des plus petits. Chaque période commence par une « réunion » du groupe d’enfants, et des petits cercles sont dessinés sur le sol dans chaque salle pour matérialiser ces lieux de réunion. L’école est une ancienne maison à laquelle se sont ajoutées d’autres maisons rachetées ou louées au fur et à mesure. On se promène dans une succession de petits espaces intérieurs ou extérieurs à l’échelle des enfants, où les cris et les rires (et quelques pleurs parfois) n’ont pas la tonalité de basse-cour que j’ai entendue dans certaines maternelles française où les salles sont grandes et les groupes nombreux, quelle que soit l’implication des « maîtresses ». L’école Grão de chão L’école accueille actuellement près de 120 enfants, mais il faut noter qu’au Brésil, les écoles accueillent des groupes différents le matin et l’après-midi : les mêmes locaux sont utilisés deux fois dans la journée. Dans les universités, ce sont souvent 3 groupes d’étudiants différents qui utilisent les locaux : un le matin, un l’après-midi, un le soir.
Lucilia
Lucilia, une des fondatrice de l’école Grao de Chao
  • Merci à Gilles et Lu pour les corrections et suggestions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *