Balade en Grèce – Volos, le Pilion et Eubée…
Notre périple hellénique nous emmène à Volos, dans le Pilion où nous visitons une huilerie, puis en Eubée, avant de revenir à Athènes par les petites routes.
Cet article est la suite de l’article « Balade en Grèce – Athènes et Poros – octobre 2019«
Les nuages de pluie s’accrochent sur le golfe saronique et Athènes. Il semble que la météo s’améliore les jours prochains en Thessalie, au nord-est d’Athènes. Nous décidons de rejoindre la ville de Volos, près du Pilion, une superbe petite région montagneuse.
Le trajet de Poros à Athènes se déroule sous la bruine, et la remontée vers Volos est rapide grâce à la superbe autoroute entre Athènes et Thessalonique. La pluie est dense par moment et nous arrivons assez tard dans un petit hôtel sur une des plages de Volos.
Volos
Balade ce matin dans Volos. La ville est assez importante pour la Grèce (200 000 habitants), c’est le troisième port de Grèce pour le trafic du fret, et c’est aussi une importante cité industrielle.
Nous retrouvons Andreas, un ami de la famille de Vasso, pour un café au centre ville. Nous sommes jeudi, il est 10h du matin, les rues sont pleines de monde, les terrasses des cafés sont bondés … Je m’en étonne auprès d’Andreas. Il me glisse avec humour : « … mais, ils travaillent ! ». La discussion tourne alors sur la question du chômage, des six années consécutives de récession, de l’amélioration qui se dessine, du nombre très important de Grecs qui travaillent à temps partiel, de la situation politique… En Grèce, c’est encore plus vrai qu’en France, on peut discuter politique et foot pendant des heures. Pas de chance pour nous, le rugby et la coupe du monde n’intéresse personne…
Après le café, qui se boit avec lenteur ici, nous partons vers une bonne taverne à poisson au bout du grand port de Volos. La coutume, ici, est différente de celle des tavernes de Poros. Ici on commande le tsipouro, une eau-de-vie de marc de raisin, et pour chaque tournée, le restaurateur apporte des mezés. C’est lui qui décide, on ne choisit pas, et les plats sont différents à chaque fois.
Makrinitsa
L’après-midi, nous montons sur les pentes du Pilion jusqu’à Makrinitsa, à 600m au dessus de Volos. Le panorama absolument magnifique.
Les maisons ont une architecture particulière : l’étage du haut est légèrement avancé, et décoré de motifs ou de décoration en bois. Leur toit est couverts de lourdes ardoises grises très proche des lauzes du Cantal.
Au centre du village, la place est organisée autour d’immenses platanes centenaires …
Les boutiques vendent du miel, des herbes, des pâtes locales, des fruits confits dans le sucre, des noix et des chataîgnes : nous sommes début octobre.
Milies
Le lendemain, nous longeons la côte à l’est de Volos. Les oliveraies se succèdent sans discontinuer. Dans une boulangerie (fourno), nous grignotons un pain aux olives tout chaud, une spécialité locale. Après une demi-heure, nous quittons la route de la côte pour remonter vers le village de Milies. La végétation se modifie alors que nous grimpons sur le Pilion. Des châtaigniers apparaissent parmi les oliviers. Dans les vergers, des agriculteurs récoltent les olives en faisant trembler les branches avec des peignes vibreurs pour faire tomber les fruits.
Plus nous montons et plus les pentes sont raides, ce qui leur complique la tâche.
Milies, comme Makranitsa, est un beau village du Pilion. La place est magnifique, trois platanes pluri-centenaires suffisent à ombrager l’ensemble de la place et ses terrasses de kafeneion.Nous descendons à pied de la place vers la gare. Nous prenons un de ces chemins pittoresques du Pilion. Ces chemins sont soigneusement pavés de pierres et de plaques de schiste pour qu’ils soient pratiques malgré la pente.
Chaque village du Pilion est relié aux autres par ce réseau de chemins anciens qui permettaient les échanges économiques dans une région très productive. Depuis 1895, un petit train à vapeur, le « moutzouri » relie Milies à un vilage de la côte. Il permettait d’acheminer les produits du Pilion vers Volos.
Nous suivons les rails sur 1 à 2km. Ils sont cartés de 60cm seulement, et la voie passe sur des ponts étonnants, chacun d’entre eux est conçu en fonction du terrain. Le pont le plus étonnant traverse le ravin en ligne droite, mais les rails font le virage sur le pont …
Eleialado
Lors de notre retour vers Volos, nous visitons une huilerie : c’est le premier jour de la saison de la récolte des olives ! (voir l’article sur l’huilerie)
Retour Athènes en passant par l’Eubée
Nous repartons de Volos le lendemain. Vasso doit prendre le bus pour Athènes pour aller guider des groupes de touristes du côté de Delphes, puis d’Hydra.
Phillipe et moi décidons de rentrer à Athènes par le chemin des écoliers pour découvrir l’immense île d’Eubée.
Nous redescendons jusqu’à Arkitsa où un ferry nous fait traverser jusqu’à Edipsos pour 16€ seulement voiture comprise. Les transports ne sont pas chers en Grèce pour des touristes français.
Avant de grimper sur les montagnes de l’île, nous prenons un délicieux déjeuner dans une minuscule taverne à Orei.
Parpades, Kourkouli … Les villages d’altitude sont rares. On y découvre des antiquités inattendues.
Les paysages sont superbes, nous roulons en altitude. Une tortue s’est avancée sur le bitume, elle ne bouge plus quand la voiture approche. Nous la posons de l’autre côté de la route, à l’abri. La route serpente sur les crêtes du nord de l’île d’Eubée. Des plants de camomille jaune ont envahi les bernes sur des kilomètres. C’est une plante mellifère et des centaines de ruches parsèment les prairies et l’orée de la forêt. Un sachet utilisés pour le gemmage (récolte de la résine) pend au tronc de chaque pin. La nature est à moitié sauvage, à moitié domestiquée. L’automne est là, les feuillus prennent des couleurs chaudes.
Le soleil baisse dans le ciel, il est temps de se rapprocher de la ville d’Eretria, plus au sud, et de notre havre de ce soir, le « Sunrise hotel« , une petite résidence de tourisme très agréable.
Le lendemain, nous rejoignons le continent à Skala Oropou par ferry.
Nous tentons de suivre la côte, nous passons par des villages manifestement peu fréquentés par le tourisme. Kalamos, MicroKhori, Zesi, Nea Makri, Rafina. Quelques tavernes sont encore ouvertes et heureusement, en Grèce, on peut manger quelle que soit l’heure ou presque. Notre capacité à parler grec étonne, facilite la rencontre et ouvre les portes. Comme dans le sud de la France, les incendies ont marqué les paysages.
Nous retrouvons les autoroutes modernes pour les 40 derniers kilomètres avant de retrouver le quartier de Zografou et la fin de notre balade en Grèce. Ces autoroutes sont impressionnantes, elles irriguent l’énorme capitale grecque qui rassemble environ 5 millions d’habitants, la moitié de la population grecque de Grèce. De très grands travaux ont été engagés pour les Jeux Olympiques de 2004, afin de mettre au niveau un certain nombre d’infrastructures. Ce sont les transports, routiers et ferroviaires, ont reçu la majeure partie des fonds.
Encore une soirée à Athènes avec Manolis et Mira, de merveilleux amis « de trente ans » ;-), et nous reprenons l’avion demain.
Nous repartirons de notre voyage avec plein d’images dans la tête, plein de musique dans les oreilles, plein de saveurs sur la langue, plein de visions du monde issues de discussions animées, plein d’amitié dans le coeur aussi. La Grèce est vraiment un pays très attachant et intéressant, et c’est aussi vrai aujourd’hui que cela l’était dans les années 80.