Quinze jours de balade début octobre en Grèce. La certitude d’un temps doux, d’une mer encore agréable. La Grèce sans les touristes en masse. Les Grecs dans leur rythme naturel, leur gentillesse détendue, leur accueil sincère … et le début de la récolte des olives.
Pas de programme ! θα δούμε … (on verra…)
Athènes
Nous sommes venus à deux, avec un ami français. Vasso, une amie grecque d’Athènes nous accueille et décide d’accompagner nos pérégrination. Nous nous connaissons depuis presque 30 ans ; cerise sur le gâteau : elle est guide professionnelle.
Nous restons deux jours chez elle à Athènes dans le quartier de Zografou, à l’est d’Athènes. C’est un quartier résidentiel où vivent de nombreux étudiants. Les rues sont très très pentues, les balcons des immeubles débordent de végétation. Sur chaque trottoir, des orangers, des oliviers … les branches sont déjà chargées d’oranges amères encore vertes, brillantes.
Le centre d’Athènes n’est qu’à 15 minutes en bus ou taxi et es taxis ne sont pas chers, il suffit de 6€ pour descendre à la place Syndagma. Les rues sont pleines de monde, les terrasses des tavernes et des cafés sont bondées. Les traces de la crise grecque commencent à s’estomper, même si de nombreux chômeurs font certainement partie de ces gens dans les rues.
La récession était totale en 2015 et 2016, mais l’économie progresse doucement depuis 2017. Un salarié grec sur trois travaille cependant à temps partiel pour un salaire net de 317 euros et l’allocation de chômage culmine à 360 euros : la pauvreté reste la plus élevée de la zone euro (34,8 % de la population) – Source Le Point International, juillet 2019
Nous nous baladons du côté de Plaka, un vieux quartier aujourd’hui très touristique situé sous l’acropole. Nous prenons l’ouzo avec des olives en face du coucher de soleil, sur le trottoir d’une ouzerie magnifiquement située en face de l’Agora.
Un ami nous entraîne ensuite dans un restaurant à l’écart des circuits touristiques. Nous sommes en plein centre d’Athènes, mais on se croirait dans une petite taverne du Péloponèse …
Musée et Rebetiko
Nous prenons une fin d’après-midi pour visiter le Musée byzantin et chrétien d’Athènes. Nous sommes presque seuls, les collections sont superbes, le musée vraiment intéressant, mais les explications sont seulement proposées en grec et en anglais … Je découvre l’importance de l’influence vénitienne sur l’art byzantin. La terrasse du café du musée est exceptionnellement agréable.
Nous passons une soirée avec deux amis fervents de musique grecque. En France, on ne connait de la musique grecque que le sirtaki ou presque, alors que c’est seulement une musique rendue célèbre par le film Zorba le Grec pour lequel elle a été créée. Des danses vraiment grecques continuent d’être dansées (et chantées) par les grecs et la jeunesse grecque. La chanson grecque est très vivante, et elle a joué un rôle politique et symbolique très important lors des périodes difficiles de la Grèce moderne (celle des « colonels » par exemple). Des chanteurs comme Dalaras ou Alexiou sont culturellement importants, comme peuvent l’être pour nous Brel ou Piaf. Ils chantent encore aujourd’hui et on les entend à chaque coin de rue, dans chaque cafeneion…
Ce soir-là, donc, nous prenons place dans un petit bar près de la place Omonia. Une chanteuse, un joueur de bouzouki et un guitariste chanteur vont régaler l’assistance pendant près de trois heures. L’ambiance monte au fur et à mesure que les bouteilles se vident, et des clients se mettent à danser sur la musique. Ils et elles dansent le tsiftetelis (danse orientale) ou le rebetiko.
Vidéo capturée sur le vif :
Le rebetiko est une musique très étrange pour notre culture d’européen de l’ouest. Elle est pour moi indissociable de la Grèce que j’aime, et elle me « prend les tripes ».
Le rebetiko est apparu dans les années 1920, à la suite des vagues migratoires des populations, principalement, grecques expulsées d’Asie mineure. C’est une musique populaire urbaine des marginaux et des classes les plus pauvres de la première moitié du 20ème siècle. En décembre 2017, le rébétiko a été inscrit sur la “Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité” créée par l’UNESCO. … Le Rébétiko est largement basé sur la tradition orale et a été décrit avec précision comme « blues urbain grec ».
Les origines de cette musique sont étroitement liées à la vie marginale et à la sous-culture, puisqu’elles remontent aux prisons d’Athènes à l’époque du gouvernement bavarois, dans les années 1830. Ce type de musique, basé sur le son du fameux bouzouki – une variation moderne des instruments à cordes byzantins – gagna progressivement en popularité parmi les classes sociales les plus pauvres des grandes villes (principalement portuaires), comme le Pirée. (source : grecehebdo.gr)
Un exemple de rebetiko :
Poros
Le lendemain nous partons à Poros, une petite île du golfe saronique, toute proche de l’Argolide, à 2 heures d’Athènes seulement.
On y accède en Ferry, mais le trajet entre le continent (Galatas) et Poros ne dure que 5 minutes. L’arrivée de nuit est superbe.
Le port est très agréable, avec des dizaines de tavernes sympas. Bien que les voiliers étrangers soient particulièrement nombreux, l’île garde son naturel, surtout hors saison. Les ruelles de Poros sont … craquantes !
Nous sommes accueillis par Marianthi, une institutrice de Poros que nous connaissons aussi depuis longtemps. On est comme en famille … Elle habite une superbe vieille maison à deux pas du port. C’est elle qui m’a confié la recette de ses délicieux « Yemista » (tomates et poivrons farcis au riz)
Elle nous fera faire le tour de l’île, avec des criques superbes et des oliviers par milliers.
Grâce à elle, nous découvrons la taverne Platanos, dans les petites rues en pente, et la taverne Me-raki, sur le port.
La pluie arrive, et je cuisine une recette que je bricole en fonction des équipements disponible : des « lavrakia sto fourno » (loup au four sur fondue de poireaux). En grec, le lavraki est le « loup », ou le « bar ». C’est délicieux accompagné d’un Boutari blanc bien frais …
La météo ne dit rien de bon pour les journées à venir. Vasso nous conseille de monter vers la Théssalie, au nord-est de la Grèce. Nous reprenons la route superbe qui monte vers Corinthe, et nous buvons un café (grec bien sûr) en face du curieux petit pont qui se cache sous l’eau chaque fois qu’un bateau passe par le canal de Corinthe.
Volos, le Pilion et l’Eubée
Nous continuerons ensuite notre balade en montant à Volos, dans le Pilion, puis en redescendant à Athènes en passant par la grande l’île d’Eubée.
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