Brésil, 5/02 – Jaca, bananes et avocats
En remontant de Morretes (article précédent), nous avons acheté un « jaca » sur la route. Le jaca est un gros fruit qui pousse à même le tronc du « jacquier » (nom français). Les plus gros pèsent une trentaine de kg, le nôtre 3 seulement. Et ce n’est pas cher du tout : 2 Reals au Kg. On comprendra pourquoi plus tard…
L’intérieur du fruit est constitué de segments élastiques avec une sève très collante proche du latex. Au sein du fruit, on trouve de grosses graines entourée d’une peau jaune : c’est cette peau qui est sucrée et parfumée. Les graines elles-mêmes et le reste du fruit ne sont pas comestibles. Mais, car il y a un mais : les graines sont bien protégées et pour en déguster la peau, il faut les repérer et les extraire de leur gangue collante et élastique.
Claude n’a jamais tenté l’aventure, mais on lui a dit comment faire ! Il m’embauche. La procédure est précise. Il faut : un espace pour couper la jaca et la décortiquer, un plat solide et facile à nettoyer dessous, des couteaux à dents pour couper le fruit, de l’huile pour s’enduire les mains et se protéger du latex, un récipient pour les graines et la partie comestible, et … une photographe pour immortaliser l’opération.
Margot est embauchée pour les prises de vue.
Nous nous enduisons généreusement les mains avec de l’huile de cuisine et nous coupons le fruit en deux, …pas si facile que ça : le fruit résiste, et avec de l’huile sur les mains, le couteau prend quelquefois des directions non souhaitées ! Dès qu’il est coupé en deux, nous extrayons les graines immédiatement repérées.
Margot prend des photos…
Nous poursuivons l’opération en coupant les morceaux du jaca pour accéder aux autres graines. Les lames des couteaux se recouvrent très rapidement d’une colle bien plus compacte et résistante que de la bave de limace croisée avec du silicone.
Margot prend des photos…
Petit à petit, les dernières graines sont repérées et extraites, les couteaux collent, les mains collent … Margot prend des photos…
La dernière opération, c’est le nettoyage. Claude va jeter les morceaux du fruit dans le compost et, pour déguster enfin la partie comestible récupérée avec tant d’énergie, nous tentons de nous nettoyer les mains et de nettoyer les couteaux …
Le savon est inopérant. J’essaie avec de l’humus du jardin : ça en enlève un peu, mais mes mains collent toujours et elles sont noires de terre : impossible de chasser le moustique posé sur mon front !
Hélas : Margot prend toujours des photos…
Eliane est efficace : elle cherche sur Internet et trouve la bonne solution : l’huile ! Il faut frotter ses mains à l’huile pendant 5 minutes, et on fait disparaître la colle de latex.
Nous pouvons enfin, une heure après avoir commencé le découpage, gouter au fruit du jaca (et de nos efforts). C’est sucré, très agréable, ça ne ressemble pas à un autre goût que je connaisse. Il reste environ 300 grammes de matière comestible des 3 kg du fruit.
Voilà qui explique le prix défiant toute concurrence !
Pour nous reposer, le lendemain, nous achetons des bananes, et des avocats. Les fruits sont délicieux au Brésil ; un avocat ici n’a rien à voir avec ceux que l’on trouve à des prix normaux au supermarché en France. Ils sont extrêmement moelleux et parfumés. Au brésil, on les mange surtout écrasés à la fourchette et mélangés avec du sucre. Après avoir goûté, Margot et moi les préférons finalement avec une pointe de sel et un peu d’huile d’olive…
Demain, nous visiterons les cheminées des fées de Vila Velha (Parana), et nous irons déjeuner dans une de ces fameuses « churrascaria »