Découvrir Salvador de Bahia, essayer de comprendre, un tout petit peu… !
Nous ne passons qu’une grande journée à Salvador, avec plein de curiosité, d’attentes. Mais nous avons conscience qu’une journée permettra seulement de se remplir les yeux et les oreilles, de ressentir un peu…
Quelques infos de base sur Salvador :
– Première capitale du Brésil de 1549 à 1763, Salvador de Bahia a été un point de convergence des cultures européennes, africaines et amérindiennes. Elle comptait 2 902 927 habitants en 2014.
Source : Wikipedia
– Berceau culturel du pays, Salvador est à son image : métissée. Cette ville possède un centre historique qui évoque le Portugal et une population majoritairement afro-brésilienne. Ville humaine et chaleureuse, célèbre pour son carnaval et la capoeira, Salvador séduit par son littoral, sa baie majestueuse, les splendeurs coloniales et fanées de sa vieille ville (le Pelourinho), la richesse de sa gastronomie et l’énergie de ses habitants, les Bahianais. L’une des plus belles villes du Brésil.
Source : Guide du routard
Nous partons le matin en bus du quartier de Rio Vermelho où nous avons dormi. Objectif : la vieille ville historique. Les transports en commun offrent l’opportunité de comprendre beaucoup de choses qu’on ne voit pas en voiture. On ressent l’atmosphère, on voit les gens se comporter, bouger, rire… La ville est énorme, la circulation peu fluide et le trajet assez long. Les travaux très nombreux ralentissent encore le trafic, ce qui est vrai dans toutes les grandes villes du Brésil que nous avons traversées : à chaque fois, ce sont les jeux olympiques qui sont en cause, … ça me rappelle la Grèce ;-).
Nous arrivons à destination, nous sommes en haut de la vieille ville. Nous profitons aussitôt du panorama avant de prendre l’énorme ascenseur (ascenseur Lacerda) qui véhicule des dizaines de milliers de personnes chaque jour vers le port, juste en bas.
De beaux immeubles anciens prêts à s’écrouler voisinent les horreurs architecturales des années 70. Le classement de la ville permettra sans doute de les restaurer … un jour… peut-être… « quand les subventions qu’a versées l’Unesco pour cela ne se perdront pas dans les poches de quelques uns entre Brasilia et Salvador« , commente un ami « soteropolitano » (habitant de Salvador) avec un sourire narquois mais un ton un peu aigre.
Sur le port, nous entrons dans le « souk » local : le . C’est un très grand marché artisanal où Eliane déniche au fond d’une allée un vendeur de jus de fruit et de cocada. Nous fouinons pour trouver quelques petits cadeaux pour le retour.
Retour ensuite dans la vieille ville, par le même ascenseur, pour une visite culturelle et touristique. La vieille ville est belle, intéressante, et elle respire la bonne humeur intimement mélangée à la musique, aux couleurs, à la pauvreté et aux traces de la colonisation portugaise.
La majorité de la population comporte une ascendance africaine, ce qui lui vaut le surnom de Rome noire, une culture africaine marquée (nourriture épicée et religion afro-brésilienne, le candomblé), des danses (axé et samba) et un carnaval coloré. Les conditions sanitaires ne sont pas correctes pour au moins un tiers d’entre eux.
Source : Wikipedia
Nous visitons plusieurs édifices religieux de l’époque coloniale dont les bas reliefs, les azulejos (carrelage mural peint à la main, faïences traditionnelles portugaises) et les parquets de bois exotiques sont magnifiques. Les églises baroques aux dorures sont un peu étouffantes et elles sont même choquantes quand on pense au contexte de leur construction : l’esclavage.

Eglise du tiers ordre de St. François
Même les bureaux et les urnes des édifices religieux sont étonnants 😉
L’église de DOS Pretos (notre Madame de Nossa Senhora des noirs) construite par les esclaves noirs pour leur usage est beaucoup plus simple. Les explications nous permettent de mieux comprendre l’articulation étonnante du catholicisme et des cultes animistes venus d’Afrique, interdits à l’époque : les saints chrétiens ont été annexés par les esclaves pour représenter leurs dieux : l’église catholique n’a pas pu empêcher l’existence du candomblé.
Le candomblé est une des religions afro-brésiliennes pratiquées au Brésil, mais également dans les pays voisins tels que l’Uruguay, le Paraguay, l’Argentine ou encore le Venezuela. Mélange subtil de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines, cette religion consiste en un culte des orixás (prononcé « oricha »), les dieux du candomblé d’origine totémique et familiale, associés chacun d’entre eux à un élément naturel (eau, forêt, feu, éclair, etc.). Se basant sur la croyance de l’existence d’une âme propre à la nature, le candomblé a été introduit au Brésil par les multiples croyances africaines des esclaves issus de la Traite des Noirs entre 1549 et 1888.
Source : Wikipedia

L’esclave Anastacia, vénérée comme sainte.
Nous poursuivons la visite de la vieille ville par les rues colorées, les boutiques de souvenirs, d’instruments de musique, de peinture (avec le pape François, bien entendu !).
Nous nous régalons au déjeuner dans un centre de formation aux métiers du tourisme : restaurante do SENAC, à tester absolument.
Nous repassons au marché pour faire quelques achats repérés le matin. Gaël étrenne le Djembe trouvé chez un facteur d’instruments dans la vieille ville. Gros succès sur le marché !
Quand nous partons reprendre le bus, bien fourbus, la société culturelle d’architecture nous offre un spectacle de rue pour l’anniversaire de sa fondation, et Eliane est carrément adoubée « Chevalier de Curitiba » !
Le soir, Humberto, un ami de Claude qui vit à Salvador, très sympa, nous promène dans la Salvador nocturne. Nous visitons l’église Nosso Senhor de Bonfim (« Notre Seigneur de bonne fin »). C’est là que sont distribués les célèbres rubans de Bonfim, que l’on noue au poignet en faisant des voeux, et que l’on accroche à la grille de cette église pour qu’ils se réalisent. Gaël sacrifie à la coutume.
La soirée se termine par une dégustation de glaces délicieuses avec des parfums de très nombreux fruits exotiques. Claude est addict des glaces à l’açaï, et je suis maintenant moi aussi convaincu ! Bonne nouvelle : l’açaï était surtout consommé jusqu’ici sur les plages du Brésil ou de Californie, mais il débarque maintenant en France !

fruit açaï
Cette soirée avec des amis à Salvador était vraiment très agréable et enrichissante : muito obrigado ao Humberto !
Demain : cap sur le sud, vers Ilhéus !