Ile de la Réunion, 25 juillet 2016
Le vol retour vers la métropole est après demain. Tous les gens que j’ai rencontrés ici m’ont convaincu que repartir sans être allé voir le Piton de la Fournaise serait à la fois une erreur et une faute de style…Plaine des Cafres
J’ai donc réservé une chambre dans un gîte dans la plaine des Cafres, au « 23ème » … Cette route RN3 qui traverse l’île d’ouest en est en partant de St Pierre pour arriver à Saint Benoist passe par deux plaines en altitude : la plaine des Cafres et la plaine des Palmistes.Le terme cafre ou caffre désigne les Noirs de la Cafrerie (partie de l’Afrique australe). Le terme reste associé aux lieux ou événements faisant mémoire par rapport au passé esclavagiste de l’île : la Plaine des Cafres et la fête des Cafres célébrant l’abolition de l’esclavage proclamée en ce jour de 1848 (source Wikipedia)Le « 23ème » où se trouve mon hébergement est un lieu-dit. Le long de la montée de la RN3 dans la plaine des cafres, les lieux-dits sont nommés par le kilomètre où ils se trouvent: 17ème, 18ème, 23ème, 24ème … Pratique ! La route monte depuis St Pierre, passe par Tampon, et grimpe, grimpe, grimpe sans discontinuer. J’arrive au gîte à la nuit. Il fait vraiment frais ! Nous sommes à 1500m d’altitude environ. C’est la première nuit que je passe à la Réunion où le chauffage est allumé dans la chambre où je dors. Le lendemain matin, le temps est très gris, il bruine, il fait plutôt froid. Polaire et Kway sont d’actualité. Il sera un peu dangereux et sans grand intérêt d’essayer de monter sur le volcan, mais je vais aller au plus haut avec la voiture. Au départ du 23ème, sous une bruine intermittente, le paysage est étonnant. De petits volcans éteints parsèment la plaine. Des vaches limousines broutent sur des prairies vertes et humides ! La première partie de la route qui monte vers le volcan traverse un paysage qui pourrait être corrézien, et les vaches limousines renforcent encore cette impression. Les panoramas sur la rivière des Remparts sont impressionnants.
Piton de la Fournaise
L’arrivée dans la zone « active » du piton de la fournaise est manifeste : les scories volcaniques remplacent la route, la végétation disparait, une odeur soufrée traîne dans l’air. Dommage que nous soyons dans le nuage, l’horizon est totalement bouché. La traversée de la plaine des sables est un supplice pour les amortisseurs, des nids de poules profonds se succèdent tous les 50cm sur 2km… La route s’arrête au pas de Bellecombe. D’autres visiteurs, perdus dans le nuage dans leur parka trempée, profitent du petit bar/refuge pour se réchauffer d’un café. La seule photo qui vaille est celle du panneau qui marque l’entrée du parking. C’est de là que partent des pistes de randonnées vers le volcan, marquées de pierres peintes en blanc pour que personne ne se perde. Une maquette du Piton de la Fournaise donne une bonne idée de ce qu’on a traversé dans un brouillard trempé. Je vais redescendre vers l’est et faire le tour du sud de l’île.Plaine des Palmistes
Après le col de Bellevue, la route quitte la plaine des Cafres et plonge à l’est dans la plaine des Palmistes. Les fougères arborescentes sont très nombreuses sur les pentes autour de la route, dans les jardins, dans les champs.Grand Brulé
Il pleut de plus belle et je retrouve l’océan sous la pluie vers Sainte Rose. Quelques kilomètres plus loin, la présence humaine disparaît : j’ai atteint le « Grand Brûlé » et je roule sur « la route des laves ». Cette partie de la côte sud-est est le territoire des coulées de lave qui descendent du Piton de la Fournaise à chaque éruption, mais jamais exactement au même endroit. Les lichens puis la végétation reprennent pied sur les laves refroidies au bout de quelques années.Côte sud
Dès que je quitte Grand Brûlé, le soleil réapparait : c’est le sud ! Les plantations de vanille sont nombreuses dans la région de Saint Philippe. La vanille est fraîche, belle et pas très chère : 10 belles gousses pour 10€. Je profite des superbes paysages côtiers du sud.Revenir ? Sans doute !
Ces billets de blog ne disent qu’un peu de ce que j’ai ressenti, goûté, vu… Je quitterai demain la Réunion avec de très belles images dans les yeux, des goûts savoureux dans la bouche, du Sega, et surtout, surtout, le souvenir de la gentillesse réunionnaise, de l’accueil chaleureux, d’une langue créole douce à l’oreille et d’une culture métissée vivante. Ce qui donne très envie de revenir, en tout cas 🙂
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